Le siège du Parlement bruxellois
Lorsqu'en janvier 1995 la scission de la province de Brabant fut entérinée, le palais provincial fut transféré de l'État fédéral à la Région de Bruxelles-Capitale, qui le céda à son tour au Parlement régional bruxellois, lequel était précisément à la recherche d'un siège définitif.
Deux modifications majeures s'imposaient : la rationalisation des espaces de circulation et l'agrandissement de l'hémicycle.
La contribution du 20e siècle à ce bâtiment qui a traversé trois siècles d'histoire est une réussite.
Le léger retrait de la nouvelle construction par rapport au front de rue permet à la fois de conserver une lecture très claire des parties anciennes et de mieux percevoir l'intervention contemporaine. Une grande toiture de zinc couronne la salle de séances plénières, dont la présence est encore soulignée par le grand mur cintré en bois qui en délimite l'espace. Une mezzanine surplombe l'hémicycle et permet à la presse, aux groupes politiques et au public de suivre les débats dans les meilleures conditions.
L'ancienne salle du Parlement provincial a été préservée dans son volume ; elle abrite aujourd'hui, sur deux niveaux, la cafétéria et la salle de lecture des parlementaires.
Les quatre ailes situées à l'arrière garderont leur fonction administrative. C'est là que sont désormais situés d'une part les bureaux de la présidence et de la première vice-présidence, d'autre part les services du Parlement : bureaux et secrétariat du greffier et du greffier adjoint, service du secrétariat général, services législatifs, services généraux et service des comptes rendus.
Au niveau du jardin et de la cour, la salle des glaces, le grand salon, la salle à manger et les autres salons, témoins de l'ancien hôtel de Limminghe du 18e siècle, remaniés aux 19e et 20e siècle, ont été rafraîchis ou restaurés en fonction de leur état.
Enfin, plusieurs lieux importants du bâtiment ont été dotés d'oeuvres d'art contemporaines. Une commission pour l'achat d'oeuvres d'art, constituée des membres du Bureau du Parlement et de huit observateurs extérieurs issus des milieux artistiques (grands musées et établissements d'enseignement), a été mise sur pied à cet effet. Au terme de l'année 1998, Ce sont Joseph Kosuth pour la frise lumineuse, Julien Willem pour la galerie de portraits bruxellois, Michel Mouffe pour un jeu de miroirs et de caissons lumineux,
Paul Day pour des hauts reliefs en terre cuite,
Les architectes ont proposé, sous un jardin suspendu, un ensemble d'équipements (salle polyvalente et ses annexes à destination des Bruxellois et de leurs élus). Ce nouvel outil crée la liaison indispensable entre les différentes composantes de l'institution et permet une circulation claire et fluide entre le bâtiment hémicycle, les bureaux des parlementaires, les salles de réception et les services administratifs. Les espaces sont dotés de grandes verrières qui offrent un éclairage naturel généreux et des vues insolites sur le jardin suspendu.
La mise en scène de ce "jardin de ville" composé par les architectes a pour thème central l'agora. Une large plate-forme en bois permet l'échange, la rencontre, comme l'extension naturelle des salles de réception. Les grandes surfaces des murs aveugles sont recouvertes d'une diversité de plantes offrant de véritables jardins verticaux. Grâce à une technique remarquable développée par Monsieur Patrick Blanc, botaniste Français, le parlement bénéficie de plus de 400 m² de jardin sur des hauteurs importantes allant jusqu'à 27 m.
Ce nouvel ensemble contribue, avec l'hémicycle, à renforcer l'image d'intégration du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, au coeur même de sa ville.