Le Luizenmolen est un moulin sur pivot.rue du Papillons 1070 Anderlecht, BelgiqueLe pivot est le lourd axe cental en chêne, autour duquel toute la cage peut pivoter pour qu'on puisse mettre les ailes face au vent.
Ce pivot est porté à bout de bras par quatre paires de liens obliques (quatre liens intérieurs ou petits liens, quatre liens extérieurs ou grands liens), qui à leur tour sont étayés par deux croisures, croisées ou soles horizontales.
Le moulin est vraiment suspendu sur le tourillon du pivot, dont les fourches au-dessous s'emboîtent autour du croisillon des soles sans reposer vraiment sur la croisure de celles-ci. Les chevilles entourant cette construction centrale ne servent qu'à garder le pivot bien d'aplomb.
Pour que les soles puissent être remplacées séparément, celles-ci ne sont pas emboîtées l'une dans l'autre, mais placées à des hauteurs différentes. C'est ce qui explique pourquoi les quatre massifs de maçonneries sous les soles, appelés dés, sont également d'une hauteur différente. Ainsi que le veut la tradition, les quatre dés du Luizenmolen sont placés dans la direction des quatre points cardinaux, les dés les plus hauts étant dans l'axe nord-sud.
La cage elle-même repose sur le tourillon du pivot par une forte poutre transversale, le maître-sommier. C'est ce qui nous permet de dire que ce type de moulin est "un moulin perché". Ce maître-sommier soutenant la cage en son milieu, est visible à l'intérieur du moulin contre le plafond du premier étage.
Sous le plancher inférieur, la civière glisse sur la chaise, sorte de collier construit autour du pivot et également soutenu par les liens.
Pour mettre le moulin au vent, le meunier se sert du treuil à manivelle ou guindeau, au bas de l'escalier, qui est engagé dans la queue du moulin et supporté en partie par elle. Ainsi une chaîne peut être enroulée, dont l'anneau du bout peut être posé autour d'un des quinze pieux, enfoncés profondément dans le sol.
Au bout de la queue nous remarquons aussi les deux béquilles qui servent à éviter que le moulin se mette à pivoter de lui-même et dévie de l'orientation souhaitée.
Comme la plupart des moulins sur pivot, le Luizenmolen est composé de deux étages ou greniers. En haut du grand escalier nous arrivons dans le grenier à farine. En montant plus haut encore, à l'intérieur du moulin, nous pénétrons dans le grenier aux meules.
Pour pouvoir profiter convenablement du vent, le moulin devra d'abord être mis face à celui-ci. Ensuite le meunier peut entoiler les ailes.
D'après la force du vent, le meunier peut déployer entièrement la voile, les ailes étant entièrement garnies, ou bien carguer les voiles: dans ce cas, une aile peut être mise en pointe, en demie ou en quart. Il arrive enfin, par grand vent, qu'on puisse tourner sans voile
Les ailes du Luizenmolen sont en fer et ont une longueur totale de 24 m. Quand elles tournent, elles transmettent le mouvement à l'arbre tournant qui, à l'intérieur de la cage, porte deux rouets en bois impressionnants. Dans chaque rouet le meunier peut embrayer une roue horizontale, qui chacune entraîne un tournant.
L'axe de la roue horizontale est le gros fer, dont le bout inférieur enfourche l'anille de la meule supérieure ou meule courante qu'ainsi il entraîne et fait tourner. La meule inférieure ou gisante reste immobile.Contre le gros fer sont attachés deux bouts de bois, les frayons ou le babillard.
L'extémité de l'auget sous la trémie vient régulièrement se cogner contre ce babillard de manière à secouer continuellement l'auget. Ainsi le grain s'écoule régulièrement dans l'oeillard ou trou central de la meule. Ce tic-tac, accompagné du chant sourd des meules, et entrecoupé de temps en temps par le craquement du chêne, forment les bruits familiers du moulin sur pivot. Une fois que le grain s'est insinué entre les meules, il est moulu par celles-ci, dont à cet effet, la surface intérieure est pourvue de rhabillures ou rainures.
Ainsi le grain transformé en farine sort de la périphérie des meules et tombe dans l'anche. Ce conduit fait descendre la farine au rez-de-chaussée où le meunier la recueille dans la huche à laquelle est pendu le sac.
La meule courante tourne sur un axe, appelé petit fer, qui par un ingénieux système de leviers peut être soulevé ou abaissé: c'est la trempure. Si le mouvement du moulin ralentit, le meunier abaisse le fléau de la trempure: la meule courante tourne ainsi librement sur son axe, et le moulin reste en marche au moindre souffle d'air. Si au contraire le mouvement général est plus rapide, la meule courante doit être davantage abaissée sur la gisante. Ainsi, suivant la force du vent, l'écoulement du grain, la nature ou le degré de crudité du grain, et la finesse souhaitée de la farine, le meunier devra toujours adapter le réglage de la trempure.
La vitesse d'un moulin à vent ne peut donc être réglée autrement que par le choix du meunier de la position adéquate de la voile, et par le réglage de la trempure, qui influence la résistance offerte par les meules et la mouture. Ce n'est que s'il désire arrêter le moulin, que le meunier devra se servir du frein. Celui-ci est constitué d'un bandage de fer, garni à son bout d'un sabot en bois, qui court tout autour du grand rouet. Une fois libéré par un jeu de leviers lourds, ce fourreau presse contre le rouet qu'il serre jusqu'à ce que les ailes s'arrêtent.
Enfin, mentionnons que notre moulin est évidemment équipé d'un monte-sacs, que le meunier peut également faire actionner par le mouvement du grand rouet. Ainsi, toujours à la force du vent, les sacs de grain sont hissés jusqu'à la trappe du balcon, et ensuite, par le monte-sacs intérieur, jusque sur le banc de l'archure autour des meules où ils sont prêts à être versés dans la trémie.
Caractéristiques techniques Dimensions du moulin:
Poids du moulin 35.00 tonnes
Hauteur depuis le sol 14.20 mètres
Largeur de la cage 03.90 mètres
Profondeur de la cage 05.45 mètres
Profondeur cage + escalier 15.20 mètres
Envergure des ailes 24.00 mètres
Hauteur 05.00 mètres
Diamètre au haut de la butte . 28.00 mètres
Textes:http://luizenmolen.blogspot.com:80.
Photos : Xavier V, Marcel V